Ce n'était pas de voir le ventre de maman grossir qui me surprenait le plus puisque je le voyais tous les jours donc je ne faisais pas la différence. Non ce qui avait vraiment changé pour moi c'était son comportement mais j'étais trop petit pour faire quoi que ce soit. Je n'avais même pas un an quand elle était tombée enceinte à nouveau. Je sais juste que mon père était obligé de m'emmener dans une autre pièce à chaque fois qu'il sentait qu'elle partait dans une crise de colère, ce qui arrivait plutôt souvent. Les hormones à ce qu'on dit. Des fois je me dis que j'étais bien content de ne pas pouvoir encore vraiment analyser ce que ma mère disait parce que ça ne devait pas vraiment être des choses agréable à entendre. En plus de gueuler plus souvent elle mangeait mes gâteaux... Du coup papa devait aller faire les courses plus souvent et moi rester seul avec un maman enceinte qui a la dalle. M'enfin après neuf mois j'ai finalement compris qu'on avait pas enduré tout ça pour rien. On m'avait réveillé en plein milieu de la nuit pour m'embarquer à l'hôpital. J'avais rien compris rien du tout. Jusqu'à ce que mon père m'explique que ça y est ma petite sœur allait arriver. Ah ben quand même ! Elle était pas pressée, fallait retourner à la maison pour l’accueillir. Quoi ? Ce ne sont pas les cigognes qui amènent les bébés ? Ah ben non. La cigogne c'était le ventre de maman. Je n'étais pas dans la pièce pendant que ma petite sœur venait au monde. Ce fut long, très long. En fait on est resté plus d'une journée entière à l'hôpital. J'avais du dormir sur place et mon père avait du trouver de quoi m'occuper pendant les longues heures où j'étais éveillé. Enfin lui et le personnel de l'hôpital qui s'occupait gentiment de moi quand mon père était prêt de ma mère. Et ça y est, on me présentais enfin. Ce petit être bizarre était ma sœur, Satine. Et moi j'étais à présent un grand frère, son grand frère. Et je ferais en sorte d'être le meilleur grand frère possible pour elle.
Y'avais une tâche sur le mur, on aurait dit de l'encre. La forme ça faisait penser à... à la tête d'Elvis Presley !
"Tyler" je tournais la tête vers la maîtresse
"Ta punition est levée tu peux venir t'asseoir" je retournais donc à ma place, vers le fond de la classe et posais mes fesses sur ma chaise. A force j'allais connaitre les murs dans leurs moindres parcelles je crois. Aussitôt mon voisin de devant se retourna et je lui fis un grand sourire
"Rend moi mon stylo quatre couleurs ou je le dis" je secouais la tête
"Mais non il est à moi !" Cette fois ci c'était lui qui secouais la tête
"Tu me l'as volé !" "Échangé ! Je te rappelle que je t'ai filé une carte pokémon !" Bon certes c'était une carte nulle que j'avais en triple mais un échange était un échange ! Qui aurait crus que ça serait ce voisin de classe qui voulait tout rapporter pour un simple stylo qui, cinq ans plus tard allait me dire
"Pas chiche de la voler" J'haussais un sourcil et baissais les yeux sur la canette de redbull que j'avais dans les mains.
"On parie ?" il me tendais la main et je tapais dedans avant de mettre la canette dans mon sac de cours. Et ben c'était passé tranquille ! Bon faut dire que ça n'était pas une grande surface non plus. A ce moment la ça m'a parut tellement facile que j'ai voulus recommencer, des ptites choses par ci par la,pourquoi payer quand on peut se démerder sans ? Bon j'avoue que la plus part du temps je ne réfléchissais pas, c'était l'adrénaline et puis pouvoir se la jouer devant les potes. J'ai d'ailleurs fait presque toute ma période de collège comme ça, à m'amuser à voler des choses sans grandes conséquences, à faire des conneries d'ado quoi. Seulement il fallait bien qu'à un moment je me retrouve dans une situation où j'allais moins faire le malin.
"Bonjour, Monsieur Hannigan ? Je vous appelle parce que je suis en compagnie de votre fils qui a essayé de nous voler" Bon je n'avais que quatorze ans il ne pouvait pas m'envoyer en taule et puis j'avais juste voulu prendre une bouteille. Son but était seulement que j'ai une bonne leçon histoire de s'assurer que je ne recommence pas. Du coup il avait appelé mes parents et c'était mon père qui était venu me chercher. Il avait été très calme devant le directeur du magasin, il s'était excusé etc... Mais je savais qu'une fois rentré à la maison ça n'allait pas être aussi calme. Le trajet en voiture fut long... Très long... Je n'osais pas parler. Une fois arrivé je me dirigeais vers les escaliers dans le but d'éviter la conversation et de rejoindre Satine en haut. Mais c'était peine perdu.
"Je peux savoir où tu vas ? Tu crois quand même pas que tu vas t'en sortir comme ça ? Viens ici !" Avec ma mère ça allait barder je le savais. Mais je ne dis rien, je me contentais d'aller vers elle de toute façon qu'est ce que je pouvais dire ? Je savais bien que j'étais en tord, que j'avais fait une connerie. Et les justifications du genre "ça m'amuse" n'allaient pas plaider en ma faveur.
"Alors maintenant tu voles dans les magasins c'est nouveau ça !" Non pas vraiment nouveau non...
"Ecoute moi bien Tyler Hannigan t'as intérêt à te bouger le cul maintenant ! T'es déjà un bon à rien en cours et maintenant tu voles ?!" Je ne la regardais pas, je regardais le sol, en attendant que ça passe
"Alors non seulement tu vas te mettre à bosser sérieusement mais tu vas évidemment arrêter tes conneries à voler des trucs, fait nous honte comme ça encore une fois et ce n'est plus la peine de remettre les pieds ici ! T'as compris ?!" Pour moi elle n'était pas sérieuse, elle parlait sous le coup de la colère, mais ça restait désagréable à entendre
"Hmm" "J'ai pas entendu" "Oui !" Je soupirais et reprenais la direction des escaliers
"Non mais qu'est ce que j'ai fais pour avoir un fils pareil !" Je serrais les dents et montais rejoindre Satine pour m'étaler sur son lit
"Je te jure que dès qu'on est majeure on se barre d'ici et on va vivre loin d'eux"Je regardais par la fenêtre dans mes pensées, jusqu'à ce que Trish ne sorte de chez elle. Trish c'était notre voisine, elle avait trois ans de moins que moi je l'avais connu depuis qu'elle était toute petite. Et aujourd'hui j'avais seize ans et tout c'était incroyablement compliqué. Vous savez deux ans auparavant mes parents m'avaient sermonné parce que j'avais volé, enfin surtout ma mère. J'avais dit que je ne volerais plus et en effet je n'ai pas recommencé. A la place j'ai dealé. Mon esprit de contradiction était trop fort quand il m'ont dit d'arrêter les conneries j'ai voulu continuer. Et j'ai choisis de dealer juste pour pouvoir leur dire "ben quoi j'ai arrêté de voler comme vous me l'avez demandé" si jamais je me faisais prendre. De la pure provocation c'est clair oui. Seulement ça avait une fois de plus bien mal tourné. Etant dealer j'ai un contact qui me refile la drogue et celui ci a lui même un contact etc.. Je ne suis pas la premier maillons je ne fais pas pousser parce que ça ne serait pas discret. Et mon contact m'a refilé une bonne dose à revendre comme d'habitude, je l'ai payé tout s'est passé normalement jusqu'à ce que quelques rues plus loin je sois stoppé par les flics. Mais le pire c'est qu'ils ne voulaient pas m'arrêter pour possession de drogue ou vente de drogue mais bien pour meurtre. Le type a qui appartenait la drogue avait été retrouvé mort non loin de là. Si aujourd'hui j'étais chez moi c'était parce qu'une enquête avait été lancée, plus par principe que réelle recherche. Le temps que les empruntes soient relevée, qu'ils trouvent l'arme du crime. Ils avaient arrêté mon contact également. J'entendis sonner puis la voix d'un homme disant que c'était la police. Je savais pourquoi ils étaient la, ils m'accusaient de complicité de meurtre. Je commençais à grimper sur la fenêtre, la seule idée qui m'était venue était de sauter dans le jardin pour me barrer même si c'était stupide. Cependant je n'en eu pas le temps. Une main attrapa l'arrière de mon col et me fit rapidement retrouver le sol avant de me plaquer contre le mur pour me passer les menottes. Je redescendais avec eux alors que Satine essayait de convaincre ma mère de faire un geste. Elle savait bien que j'étais innocent. Je faisais beaucoup de connerie mais je n'allais pas aussi loin. Je lui avais tout raconté en revanche mes parents semblaient ne pas vouloir m'écouter. Ni moi ni elle d'ailleurs. Satine s'agrippa à moi pour me serrer contre elle mais je ne pouvais malheureusement pas faire pareil. Au moins les flics nous laissait le temps de nous dire au revoir. Elle pleurait, je détestais la voir pleurer. J'avais envie de casser la gueule à ceux qui le feraient pleurer alors actuellement je me serais bien cassé la gueule à moi même pour la rendre aussi triste que ça. Mais je ne l'avais pas voulu, pour une fois je n'étais pas coupable de ça.
"Ty, ne les laisse pas te prendre comme ca.. tu ne peux pas.." Je fermais les yeux la gorge serrée
"J'en ai pas envie..." Si seulement je pouvais ne pas les laisser m'emmener. Pas pour rester auprès de mes parents ça je m'en foutais. Beaucoup de personnes allaient beaucoup plus me manquer qu'eux. Il y avait Trish et Riley qui étaient mes meilleurs amis depuis petits par exemple mais il y avait surtout Satine qui la personne avec qui j'avais toujours tout partagé. J'avais toujours pris mon rôle de grand frère très à cœur et m'étais toujours sentis responsable d'elle.
"Je ne suis rien sans toi, ne pars pas." j'avais tellement envie de la serrer fort dans mes bras, de lui dire que ça allait s'arranger mais c'était quelque chose que je ne pouvais malheureusement pas promettre. Moi même je ne savais pas comment ça allait se passer
"Continue de sourire petite sœur" je lui embrassais le front avant de la regarder à nouveau
"Je t'aime" et je voulais qu'elle continue à vivre et à sourire, c'était important. Je voulais pas que mon arrestation lui gâche la vie et la rende triste. Quand je sentis une main sur mon épaule je compris qu'il était temps d'y aller. Sans un regard pour mes parents je sortais avec les flics et allait jusqu'à la voiture depuis laquelle je regardais Satine alors que je m'éloignais jusqu'à ne plus la voir...
Ayant été jugé comme un adulte à cause du délit je n'étais vraiment pas prêt de sortir de prison. Je ne savais pas quoi penser. L'idée de vivre ici le reste de mes jours m'était insupportable. Ne plus pouvoir faire tout ce que je faisais avant même les choses les plus banale. C'est vraiment quand on est enfermé qu'on se rend compte à quel point le liberté est quelque chose d'indispensable. Moi qui suit plutôt du genre électron libre cette prison était une vraie épreuve, sans parler de toutes les règles à respecter. Mais non plus compliqué était probablement de se faire une place parmi les autres détenus. Je regardais l'intérieur de mon assiette comme exaspéré
"Et toi t'es la pour quoi le gosse ?" Je relevais la tête vers ceux qui m'adressaient la parole
"Meurtre." Ça eu tout de même son effet. La plus part était la pour des délits moins grave et avaient quelques années à purger. Moi j'étais innocent mais si je le disais on allait me rire au nez et m'affirmer que tout le monde ici était innocent de toute façon. Et puis parler de meurtre les empêcherait peut-être de trop me faire chier. La contrebande ça existe aussi en prison, en particulier avec les clopes. Celui qui a les clopes c'est limite celui qui a le pouvoir en prison, enfin tout le monde l'aime bien. Et bien ce mec la ça n'était pas moi. En revanche je lui prenais pas mal de clopes. Et échange de quoi me direz vous. Et bien d'heures de travail, que ça soit ménage, lavage de linge, cuisine etc... Non je ne m'ennuyais pas vraiment la journée, enfin j'avais toujours de quoi m'occuper même si ça n'était rien de passionnant. C'était le soir dans mon lit que je me mettais à penser à tout. Je me demandais ce que faisais Satine. J'avais appris que les parents avaient décidé de déménager dans une autre ville après mon arrestation. Sans doute leur nom était trop salis ici. Ça m'attristait parce qu'ils avaient éloigné ma sœur de moi et qu'elle ne pouvait pas venir me voir. Mais j'espérais qu'elle allait bien. Peut-être était-elle dans son lit elle aussi, peut-être bien qu'elle n'était pas seul d'ailleurs... Et Trish ? Elle c'est sûr qu'elle n'était pas seule, Riley non plus d'ailleurs. Je souris légèrement en me rendant compte que je me disais que tout le monde était peut-être en train de prendre du bon temps. Faut dire que moi à ce niveau la c'était la frustration extrême. Ooh que oui le sexe ça me manquait. J'allais finir par devenir gay si je devais passer ma vie ici. Moi je pense qu'en plus des clopes il faudrait des paquets de mouchoirs.
"Hannigan, y'a quelqu'un qui veut te voir" Je tournais la tête vers le gardien et me levais pour le rejoindre et le suivre dans la salle des visites me demandant qui j'allais voir. Je ne vous dis pas ma surprise et surtout ma joie quand j'ai vu ma petite sœur rentrer dans la pièce !
"Wahou, toujours aussi belle" Je fis un grand sourire et le gardien me laissa la prendre dans mes bras, geste que j'appréciais particulièrement. Moi qui n'avais même pas pu la serrer contre moi le jour de mon arrestation. Satine m'expliqua un peu ce que j'avais loupé pendant trois ans, le fait qu'elle était revenu s'installer en ville et surtout qu'elle comptait me faire sortir de la. Alors la ça m'intéressait ! Une lueur d'espoir enfin ! Elle m'expliqua son plan, autrement dit faire du charme par écrit au mec à cause de qui j'avais été condamné, celui qui avait réellement tué le type avant de me passer la drogue. Elle voulait se faire passer pour une groupie et le séduire, c'est vrai que vu que tout le monde était pire qu'en manque ici ça devait être faisable. Et à partir de la elle voulait le pousser à dire que je n'y étais pour rien. Je ne savais pas si ça allait marcher mais si il était bien manipulé ça pouvait. Qui ne tente rien n'a rien, si y'avait une chance pour que ça marche il fallait le faire, mais par contre
"Pas de photos pornos non plus hein" Déjà qu'il allait fantasmer sur ma sœur c'était suffisant. Bon certes elle n'allait pas utiliser sa vraie identité mais moi je saurais que c'est elle. Et bien au final elle a réussit ! L'enquête a été ré-ouverte face à des aveux "inattendus" du meurtrier et on a enfin prêté attention à ma version des faits. Ne jamais douter d'une sœur qui veut aider son frère et rendre justice. Satine avait été déterminée et elle avait réussis, pour ça je lui en serais éternellement reconnaissant !
Cette fois ci mon procès mena seulement à une condamnation pour possession de drogue. Condamnation que j'avais déjà purgé à cause de mon incarcération injuste ce qui me permis de sortir de prison sans devoir y passer un jour de plus ! Je suis installé avec Satine dans la maison dans laquelle j'avais toujours vécu avant mais qui n'était plus aux parents qui eux étaient resté dans leur nouvelle maison. Ils faisaient bien d'ailleurs je n'avais pas envie de revoir leurs tronches. On a beaucoup parlé avec Satine, pour rattraper le temps perdu, j'ai aussi pu revoir tous mes amis, ceux qui l'était resté malgré ma condamnation en tout cas. Et puis inévitablement j'ai aussi ramené un paquet de filles à la maison. Je les ai enchaîné, ça m'a fait un bien fou ! Satine ne me l'a pas reproché d'ailleurs mais j'ai finis par me calmer. Il me fallait un temps d'adaptation pour me réhabituer à la vie dehors, me mettre à jour sur ce qui avait évolué, m'acheter un portable tout neuf aussi et piger le délire des applications. J'avais l'impression d'être un homme de cro-magnon un peu et pourtant je n'avais été coupé du monde que trois ans, ça évoluait vraiment vite. C'est après ce temps de réadaptation que j'ai cherché du boulot histoire d'avoir mon indépendance, un appart etc même si je savais déjà que je ne m'installerais pas très loin de chez Satine. Comment trouver du boulot à vingt an sans diplome et en ayant fait de la prison ? C'est assez compliqué. Et les gens jugent facilement même si vous avez été finalement libéré parce que vous étiez innocent. J'ai finalement trouvé une place de serveur dans un café et j'ai enchaîné des boulots de serveurs par ci par la, passant finalement de café à bar ou bien boite. J'ai finis par m'intéresser au métier de barman parce que j'en avais marre de servir et rapidement j'en ai fait mon métier. Récemment j'ai même été engagé au Coyote Howling qui venait d'ouvrir. J'ai retrouvé une vie plutôt stable et elle me convient mais je crois que je n'arriverais décidément jamais à me tenir à carreau. J'ai repris le deal. Alors ou bien sûr je fais plus attention qu'avant, faut dire que j'étais gamin à l'époque mais bon ça comblait le salaire de barman et moi qui avait prit un certain goût à dépenser ça me permettait de ne pas être frustré à ce niveau la.