San Francisco. C’est là que tout commence. Enfin je ne pourrais pas te dire grand chose là dessus, car on a très vite déménagé. Ma mère était même encore enceinte de Loïs, la petite dernière de la famille. C’est compliqué de déménager une famille nombreuse. C’est mes trois grands frère pour qui ça a été le plus difficile. Ils quittaient des amis, une école. Moi j’étais encore trop petite pour vraiment réaliser. On est parti car mon père avait plus d’opportunités pour le travail ailleurs. Pas si loin : Phoenix.

Le lycée, c’est l’une des pires périodes de toute une vie. Les gens sont cons là bas. Ca ne pense qu’aux amourettes, et ça n’étudie pas assez. C’est là bas que j’ai forgé mes ambitions et ait choisi mes études de rêve : la science politique. Je devais être l’une des seules filles de quinze ans à déjà rêver de la fac. Je vous rassure, j’avais tout de même des activités normales : j’étais dans l’équipe de cheerleaders. Mais ça n’a pas duré très longtemps puisque la capitaine ne me supportait pas. On était pas réellement autorisées à donner des idées, ne serait-ce que pour un simple mouvement pour une chorégraphie. J’avais pas signé pour être dans une dictature alors j’ai quitté l’équipe sans me retourner.

Et puis il y a eu Benjamin. Jusque là mes histoires n’avaient duré que quelques semaines avant que l’un ou l’autre se lasse. Mais avec Benjamin, j’ai comme tout de suite su que ça serait différent. Je ne voudrais pas tomber dans le cliché, mais c’est pourtant vrai. Puis ces mois de bonheur se sont arrêtés brusquement. Il partait pour la France. Pour se marier avec une autre. Pas un mariage d’amour, disait-il, mais il est parti quand même, me laissant là, dans ma colère et avec mon coeur brisé. Les temps furent difficiles, mais je pouvais alors me reconcentrer sur mon objectif premier : les études. Mes frères et ma petite soeur furent aussi là pour m’aider à remonter un peu la pente. Il y en aurait d’autres ! Mais j’étais tellement omnibulée par la science politique qu’au final, il n’y en eut aucun autre au début. J’aimais draguer, me sentir désirée. Pourtant, je cherchais Benjamin dans tous les hommes à qui je pouvais parler. Sans jamais le trouver.

Puis il a eu Ethan. Une histoire d’un soir qui s’est finalement transformée en un peu plus. Ca collait tellement bien entre nous. On était comme les meilleurs amis du monde la journée, et amants le soir. Ca aurait pu me convenir. Ethan était quelqu’un de réellement bien, exactement ce qu’il me fallait dans ma vie à ce moment là.

Mais il est revenu trois ans plus tard, Benjamin, alors que j’étais en fin de licence. Malgré les sentiments plus qu’évidents toujours présents, j’eus beaucoup de mal à lui pardonner. Mais je finis par le faire, parce que l’amour fut plus fort que le reste. Ca n’est qu’après coup que je me rendis compte du mal que je fis à Ethan. J’avais agis sous l’impulsion, égoïstement comme je le faisais toujours. Je crois que j’aimais les deux, d’une manière différente.

Autant dire que ma famille, surtout mes frères et soeurs, ne voyaient pas ça d’un très bon oeil. Et là, je tombais enceinte. A nouveau, ce qui devait être un conte de fée prit une tournure que je n’avais pas du tout envisagée. Je ne voulais pas d’enfant. Pas aussi jeune, et surtout pas pendant mes études. J’avais une carrière professionnelle à lancer, qui me tenait par dessus tout à coeur. Mais Benjamin lui, n’envisageait pas une seule seconde que je ne poursuive pas ma grossesse. Alors, surtout par amour pour lui, je décidais de garder ce qui se révéla être pas un mais deux enfants. Les temps furent difficiles à nouveau. Plus je voyais mon ventre s’arrondir, plus mes ambitions semblaient s’éloigner petit à petit. Je pleurais beaucoup, m’accusant à l’avance d’être la pire mère qu’il sera donné de voir sur cette terre. J’étais même persuadée que je serais incapable d’aimer mes bébés. Et pourtant… En voyant leurs bouilles à l’accouchement, toutes ces pensées s’évaporèrent en une seconde. J’aimerais mes enfants. Et je ferais tout pour les combler.

Hugo et Mathéo grandissaient bien et ils étaient beaux comme des dieux. Ethan et moi nous sommes réconciliés. Mais le bonheur semblait n’être qu’éphémère ici. Avec Benjamin, plus rien n'allait. Chaque discussion semblait faite pour se transformer en sujet de discorde, en dispute. Nous finissons par rompre, persuadés que c’était la meilleure chose à faire. Mes études, considérablement mises de côté depuis la naissance des jumeaux, n’avaient pourtant jamais quitté ce coin de ma tête. J’allais en cours dès que c’était possible, suivant le reste par correspondance. C’est là que je pris une décision, peut-être sur un coup de tête, mais que je considérais comme bonne : partir en Europe pour quelques semestres. La politique, ça concernait souvent l’international, alors quoi de mieux pour s’immiscer au mieux là dedans ? Evidemment, tout le monde semblait contre cette idée et je me mis à dos beaucoup de monde. Seulement il était temps que je pense un peu à moi. Alors je suis partie, non sans regret. Je laissais là mes enfants, mon sang, ma chair, la seule chose que j’avais sans doute réussie dans ma vie. Heureusement, à la fac, on a des vacances. J’en profitais très souvent pour aller voir mes fils. Skype aidait beaucoup également. Avec Benjamin, tout restait très tendu, bien que je puisse comprendre ses raisons.

Après deux ans passés à la Sorbonne, à Paris, il est temps pour moi de repartir à Phoenix. Plus que quelques semestres à tenir avant le diplôme. Ca va être également l’occasion de faire le point avec certaines personnes, ma famille, mes enfants, et surtout avec Benjamin…

Pseudo ϟ yellowsubmarine là d'où tu viens ϟ il est depuis très longtemps dans mes favoris ! type de personnage ϟ  scénario de benjamin    penses à ta mail box ϟ elle est ici Un dernier mot ϟ  love  
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