A quatre pattes... Je me retrouvais à quatre pattes, à grimper mes escaliers pour rejoindre mon appartement. J'étais totalement ivre, je ne voyais plus très clair et le taxi avait eu pitié de moi. Si mes calculs étaient bons, et ils ne devaient sûrement pas l'être, il avait pris exactement ce dont il avait besoin pour sa course. Mais je soupçonne que les traces de doigts et de nez écrasé sur sa vitre l'ait quelque peu fâché... Et puis je n'avais pas été particulièrement calme dans la voiture, je gigotais dans tous les sens et l'enchaînais de questions, le pauvre. Il avait du probablement me répondre, mais à l'heure actuelle j'avais déjà vécu trois nouvelles vies dans ma tête alors je ne me souvenais de rien. Excepté que j'étais une princesse tyrannique qui faisait couper des têtes, que j'étais une guerrière sans peur. Et puis j'étais finalement devenue un chat. D'où le quatre pattes dans les escaliers. Je ne savais pas très bien pourquoi j'avais choisi l'option escaliers plutôt que l'ascenseur, mais il me semblait qu'il était en panne. Tout cela pour dire que j'avais mis un peu de temps à monter jusqu'à mon étage, que je partageais avec quatre autres appartements. La famille avec leur deux marmots fouteurs de merde, le beau gosse brun – mon voisin préféré – la petite vieille avec son caniche royal, et enfin le vieux qui allait bientôt crever vu le bruit qu'il faisait à chaque fois qu'il toussait. Voilà, pas de quoi casser trois pattes à un canard. Alors je ne me souciais guère du bordel que je devais faire à monter les marches, avec mon sac qui tapait à chaque marche, et mes petits gloussements, je me retenais de rire à chaque pas. Sans vraiment savoir pourquoi. Après avoir réussit à pousser la porte qui me séparait de mon étage et la cage d'escalier, je me traînais jusqu'à ma porte. Enfin j'essayais d'abord de me souvenir d'elle. Elle était marron, comme toutes les autres, avec une poignée, comme toutes les autres. Ça ne m'aidait pas, alors je plissais les yeux, essayant de déterminer laquelle était réellement la mienne. J'avais finis par en choisir une et cherchais les clefs dans mon sac à main. Une fois les précieuses en main, je regardais le trousseau sans vraiment savoir laquelle était pour quoi. Je hochais un sourcil et m'asseyais en tailleur devant la porte. Je soupirais et me secouais les cheveux. Je commençais à me sentir nauséeuse à force de me concentrer, alors je lâchais directement l'affaire. Je saisissais plusieurs clefs, l'une après l'autre, mais aucune ne rentrait dans la serrure. Je tremblais comme une feuille et rageais à chaque échec. C'était pourtant bien ma porte. Le raffut que j'avais fait avait visiblement réveillé un des voisins, et un sourire illumina mon visage en tournant la tête, le beau brun montrait le bout de son nez. Je riais en me disant que j'avais vraiment du faire le bordel. « Oh bonsoiiiiir ! » Je gloussais une nouvelle fois et secouais mon trousseau de clefs. Il était encore plus beau en étant bourrée. Je lui offrais mon plus beau sourire, enfin ce qui s'en rapprochait le plus. Je lui montrais mes clefs avec un regard enfantin « Je n'arrive pas à la mettre dans le trou. Tu peux me la mettre ? »  J'explosais de rire en me rendant compte du double sens et devins rouge comme une tomate. Lui dire ça, quand même. « Ouuuups ! » J'espérais qu'il ne soit pas trop en colère après moi, je préférais avoir un bon rapport avec le voisinage, surtout lorsqu'il était agréable à regarder, comme maintenant.

@Adrian Grimes

J’avais pu voir Mylessià avant qu’elle prenne son service de nuit. Elle y enchainait en ce moment et on avait dû mal à se croiser avec nos horaires respectifs. Elle était partie juste après qu’on ait mangé ensemble. Pour le reste de la soirée, je me calais sur mon canapé, avec une petite bière et des gâteaux au chocolat devant une série sur la mafia mexicaine. Je pratiquais le binge watching pendant plusieurs heures jusqu’à que Morphée vienne me chercher et me capture pour quelques heures. Quelques heures, à peine en fait puisqu’un raffut dans le couloir me réveilla. Je fronçais les sourcils, m’étirais pour me réveiller doucement de mon sommeil. Je me levais de mon canapé car je m’étais endormi dedans et j’allais voir par le hublot. Je ne voyais rien et pourtant j’entendais toujours autant du bruit. Qu’est-ce qu’il se passait ? Ça devait être encore un SDF qui avait profité de la porte cassée de l’immeuble. Je sortis dans mon hall que je partageais avec mes quatre autres voisins et je découvris la plus jeune des voisines assises contre le mur. Alors c’était elle la cause de tout ce tintamarre ?! Elle était petite mais qu’est-ce qu’elle faisait du bruit ! Elle me salua et je ne pus m’empêcher de sourire en la voyant complètement torchée. Elle avait dû bien abuser sur l’alcool ce soir. Bonsoir, je peux t’aider ? Elle rigolait comme une gourde et elle arpentait son plus beau sourire. Elle me montra alors son trousseau de clé et me demanda de lui mettre dans le trou de sa porte. Cependant, sa phrase portait à confusion et je ne pus m’empêcher de rire. Elle était vraiment bourrée car notre conversation ne ressemblait pas à la politesse de d’habitude. Elle se rendit compte de sa phrase à double sens et se mit à virer rouge sur son visage. Cela me fit rire de plus belle. La situation était vraiment cocasse. Oui, je peux te la mettre. Je lui fis un clin d’œil tandis que je me retenais de rire de plus belle. Autant jouer dans le double sens jusqu’au bout ! Cela m’amusait plus qu’autre chose en fait. Je ne voyais aucun mal dans cette situation puisqu’elle était ma voisine, rien de plus. Je lui pris alors ses clés des mains et je commençais à rentrer la clé dans la serrure. Je tournais sa clé à l’intérieur et je lui ouvris sa porte. Et voilà ! Je pense que tu as besoin d’aide pour te relever aussi, non ? Je lui tendis ma main pour qu’elle la prenne et se relève si elle en avait besoin.

Je n'étais pas certaine que mon porte monnaie soit toujours intact, mais je supposais que ce chauffeur de taxi n'avait pas abusé de mon état pitoyable pour me soutirer quelques dollars de plus. Je l'espérais en tous cas parce que je n'avais plus les yeux en face des trous, et on ne pouvait pas dire que j'avais été des plus agréables dans le taxi, à coller mes doigts et mon nez sur la vitre du véhicule. Quelle enfant, non mais vraiment. Je montais les étages à quatre pattes, j'avais opté pour les escaliers en étant persuadée que l'ascenseur était en panne. J'appris plus tard qu'il fonctionnait parfaitement. Mais comme je me prenais pour un chat, j'avais trouvé cela plus amusant et logique de passer par la cage d'escalier. Avec le raffut que je faisais je devais réveiller la moitié de l'immeuble, si ce n'est plus. Mais j'étais tellement saoule que je ne pouvais pas vraiment me contrôler, alors je continuais de rire et de grimper les étages à quatre pattes. Une fois arrivée à mon étage je fixais les portes une par une. C'était laquelle déjà ? Par élimination je choisissais celle qui me paraissait la plus familière, et je ne me trompais pas. En plissant les yeux je reconnaissais le numéro de mon appartement, c'était déjà ça. Je ricanais bruyamment en imaginant la tête de mes voisins si j'avais essayé de forcer leur porte par erreur. Je sortis mes clefs pour ouvrir la porte de ma maison mais ne savais plus laquelle était la bonne clef. Prise par un mal de crane qui me donnait envie de vomir, je m'asseyais sur le sol en compagnie de mes clefs et les essayais une à une. Impossible de trouver la bonne. Je soupirais bruyamment, agacée et nauséeuse. Je n'allais pas passer la nuit sur le pallier quand même ! Et c'est alors qu'une petite tête brune sortit d'un appartement voisin. J'avais du le réveiller avec le bazar que j'avais causé. Je le saluais d'une voix rigolote, contente de voir que c'était lui plutôt que les vieux idiots. Il me saluait à son tour d'un air amusé. Je lui offrais mon plus beau sourire, histoire de ne pas me mettre à dos le seul voisin potable de mon étage. Ça n'aurait été que tristesse. Je lui montrais mes clefs et les secouais, lui annonçant que je n'arrivais pas à mettre la clef dans le trou, et lui demandais s'il pouvait me la mettre. A la suite de ça, je me mis à rire de plus belle, comprenant le double sens de ma phrase. C'était malvenu pour une première vraie rencontre mais j'étais ivre alors j'allais mettre ça sur le dos de l'alcool et en rire à chaque fois plutôt que de me terrer chez moi, rouge de honte. Je lâchais un oups en ricanant à nouveau.

Seulement je ne m'étais pas attendue à ce que le brun me réponde que oui, il pouvait me la mettre. Il ponctuait sa phrase d'un clin d’œil et je me mis à rougir encore plus. Satisfaite de mon petit effet je lui tendais les clefs. « Je t'en prie alors, met la moi. » Et pas juste la clef, ahem. De plus près, il était encore plus agréable, bien que ma vision soit trouble. Il ouvrit ma porte et je découvrais mon appart avec un regard malicieux. J'avais oublié que je l'avais bien rangé avant de partir. C'était le destin ça. Mon jeune voisin me proposa son aide pour me relever, il avait visé juste. Je saisis sa main et me relevais grâce à lui. Je prenais appui au mur pour tenir debout et rigolais comme une dinde. « Merci beaucoup, c'est très gentil à toi. De ta part. A toi. De me l'avoir mise. » Je ricanais encore et me concentrais. Je le regardais les yeux plissés. « Je t'ai réveillé ? Je suis désolée je pensais pouvoir ouvrir une porte toute seule mais je dois être trop bourrée pour savoir ce que je fais. » Et j'avais réussi à balbutier cette phrase sans trop de difficultés, je me félicitais intérieurement. Je regardais à nouveau le brun. « Au fait, je m'appelle Milka. » J'entrais dans mon appartement. « Tu veux entrer ? Je t'offre un verre pour te remercier ? » Mais pas d'alcool. Rien qu'à cette idée je réprimais une envie de vomir, je ne savais pas l'heure qu'il était mais maintenant que le pauvre homme était réveillé, autant que je lui offre un truc à boire. Café, thé, jus de fruit... Il y avait le choix.

Je n’en revenais pas qu’une aussi petite femme fasse autant de bruit qu’un SDF. Elle avait vraiment abusé sur l’alcool pour faire tout ce raffut. Pour éviter de réveiller d’autres voisins, je m’approchais d’elle pour l’aider. Elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans le hall de l’immeuble donc autant l’aider en un rien de temps pour qu’elle rentre chez elle. Je me rendais compte qu’elle était bien amochée. Elle me demanda de l’aider avec un sous entendu dans la question. Au lieu de m’offusquer, j’entrais dans son jeu. Rien de mal à rire avec une femme bourrée, non ? Elle continua dans notre petit jeu et cette fois ci, je ne répondis pas. J’avais pris ses clés des mains pour pouvoir lui ouvrir la porte. Je fis entrer la clé dans la serrure puis j’ouvris la porte. Et voilà ! Rien de bien compliqué ! Mais quand on était aussi bourré qu’elle, la tâche pouvait s’avérer compliquée. Par la suite, je lui proposais mon aide, à nouveau, pour l’aider à se relever. Cela devait être compliquée pour elle de se relever en douceur sans que la tête tourne trop. Je lui tendis ma main et je l’aidais à se mettre debout tranquillement. Je ne voulais pas qu’elle vomisse dessus. Je n’étais pas là pour ça ! Heureusement, elle se débrouilla pas trop mal et elle s’aida du mur pour se relever. Elle avait l’air d’une potiche à rigoler comme ça. Je restais à ses côtés pour m’assurer qu’elle rentre indemne chez elle tandis qu’elle me remerciait. Ne t’en fais pas, ce n’est rien. Tu aurais fait la même chose pour moi. On passa le pas de sa porte et je fermais la porte derrière nous. Je ne voulais pas qu’elle continue son raffut et que les voisins l’entendent. Elle s’excusa tout de même pour m’avoir réveillé. C’est sûr que tu es bien trop bourrée pour ça. Je dormais, oui, mais c’est pas grave. Je lui souris tandis que je restais dans le hall d’entrée. Elle se présenta, elle s’appelait Milka. C’est vrai que dans tout ça, on ne se connaissait pas. Adrian. J’étais prêt à repartir tandis qu’elle me proposa d’entrer à l’intérieur de chez elle et elle me proposait même à boire. Je veux un bien un thé ou un peu d’eau si t’as. Après, je ne veux pas te déranger non plus. T’as peut être envie ou besoin de pioncer ? Je ne voulais pas m’attarder chez elle si elle souhaitait dormir. Vu son état, une bonne nuit de sommeil ne lui ferait pas de mal. Je m’autorisais à regarder chez elle, elle avait de bons goûts en matière de décoration et tout semblait à sa place. Son appartement n’avait rien à voir avec ma garçonnière.

La vision trouble, je me retrouvais à quatre pattes dans les escaliers de mon immeuble à grimper les quelques étages qui me séparaient de mon chez moi. J'étais ivre j'avais pris une bonne grosse murge à l'ancienne sauf que là, j'assumais moyennement. Tous les états me passaient par la tête mais en l'occurrence j'avais tendance à me prendre pour un chat et je me déplaçais non sans bruit. J'avais du réveiller les trois quarts de l'immeuble à pousser des miaulements de chattes en chaleur. Arrivée à bon port je me retrouvais face à ma porte, ou du moins celle qui y ressemblait. À ce stade je n'étais pas certaine d'être face au bon appartement en fait. Et il était inconcevable que je me concentre sur les portes alors j'essayais tant bien que mal de me souvenir. J'optais pour ma première idée, tant pis si je me trompais, mes voisins feraient un scandale, me balanceraient au proprio comme d'habitude et je recevrai un gentil petit courrier me disant cordialement d'aller me faire foutre et que je ferai mieux de me calmer avant de me faire expulser pour nuisances sonores. Je pouffais de rire, mais incapable de mettre ma clef dans la serrure. Fatiguée et nauséeuse je m'asseyais face à cette maudite porte, armée de ces maudites clefs. Laquelle était la bonne ? Aucune idée. J'osais à peine imaginer passer la nuit sur le pallier, quelle image j'allais donner encore. L'aube allait bientôt pointer le bout de son nez, mais ce fut un autre nez qui pointa le bout de sa tête. Mon voisin, le mec jeune dont j'ignorais le prénom me regardait depuis sa porte. J'avais sûrement dû le réveiller avec tout ce vacarme que j'avais fait. Je le saluais, heureuse de voir que je l'avais réveillé lui plutôt que les vieux idiots. Je lui montrais les clefs, lui expliquant que je n'arrivais pas à la mettre, est-ce qu'il pouvait le faire ? Le double sens de ma question me fit rire de plus belle et je lâchais un oups. Mais mon voisin me répondit affirmativement, réponse qu'il ponctuait d'un clin d’œil.

Il m'aida à me relever sans trop de difficulté, en douceur, c'était mieux si je voulais éviter de rendre tout l'alcool que j'avais ingurgité quelques heures plus tôt. Je le remerciais de m'avoir aidé. Bien sûr que j'aurais fait pareil pour lui. « Bien entendu, si ça t'arrive à jour j'accepte même de te tenir les cheveux lorsque tu vomis. » C'était une blague j'espérais qu'il l'avait comprise. En même temps lui tenir les cheveux... Ils étaient courts. Je m'excusais quand même d'avoir perturbé son sommeil, à cette heure-ci je doutais qu'il soit en train de faire un scrabble. Il me confirma ce que je pensais, mais relativisait facilement, ce n'était pas grave. Mais je manquais clairement de politesse alors que lui avait eu la gentillesse de m'aider, je me présentais. Après tout nous n'avions jamais eu l'occasion de le faire, dommage que ce soit en ces circonstances. Je lui proposais d'entrer pour boire quelque chose pour le remercier de son aide. Il accepta volontiers mais ne voulait pas me déranger. Je secouais la main. « Non non si je te propose c'est que je n'ai pas encore envie de dormir. De toute façon dormir dans mon état, je ne pourrais pas, j'aurais l'impression que mon appartement tourne autour de mon lit si tu vois ce que je veux dire. » Je le laissais entrer et fermais la porte derrière lui. Pour une fois mon appart était rangé alors je n'avais pas à m'inquiéter de l'état. Nous nous dirigions vers la cuisine et je sortais deux tasses pour le thé. J'ouvrais ma boite à thé. « Alors j'ai du thé classique, menthe, fruits rouges ou même caramel. » Le dernier n'était pas le meilleur qui soit, personnellement j'optais pour un thé à la menthe, ce serait l'idéal vu mon état. Je mettais la bouilloire à chauffer et m'installais auprès d'Adrian. « Imagine si j'avais réveillé la famille de petits vieux de l'autre côté du couloir... » Je riais en me prenant la tête entre les mains. De l'aspirine, ça devenait urgent. Je me dirigeais vers un tiroir de la cuisine et avalais le cachet tranquillement. Je nous servais à boire.

La jeune femme était dans un sale état. Elle avait bien profité de sa soirée mais elle n’était plus en état d’ouvrir sa porte. J’avais dû l’aider et je riais intérieurement. Elle sortait quelques bêtises qu’elle n’aurait sûrement pas dit si on s’était croisés tous les deux sobres en journée. Quand on se rencontrait dans le hall d’immeuble, c’était un simple « bonjour » et chacun suivait sa route. On ne cherchait pas à discuter longuement afin d’apprendre à se connaitre. Il avait fallu qu’elle soit bourrée et qu’elle fasse un vacarme monstre pour qu’on sache comment on s’appelait tous les deux. En tout cas, elle approuva mes dires en m’informant qu’elle ferait la même chose pour moi et qu’elle me tiendrait les cheveux si je venais à vomir. Je me mis à rire légèrement. Oh tu sais, tu n’as pas besoin de me tenir les cheveux. Et puis, je vomis très rarement. J’entrais à l’intérieur de sa demeure. Tout était bien rangé, bien propre ! C’était vraiment un appartement de femme. Il ne fallait pas qu’elle rentre chez moi, c’était Bagdad. Il fallait vraiment que je fasse le ménage avant que Mylessià ne revienne chez moi. J’entendais déjà ma petite amie me faire une petite pique mais pas méchante du tout. En attendant, j’acceptais la proposition de Milka pour boire un coup chez elle. Je m’assurais juste avant que je ne la dérangeais pas puisqu’elle avait peut être besoin de dormir. Bon, elle n’avait pas tord, ce serait assez compliqué pour elle de dormir pour l’instant vu la quantité d’alcool dans son sang. Oh oui, je vois très bien. C’est le bon moyen pour vomir ! Je riais légèrement une nouvelle fois. Cette situation était assez cocasse mais la jeune voisine était bien marrante. Je m’étais donc installée sur une chaise, dans sa cuisine. Elle me proposa tous ses choix de thé. Je vais prendre menthe. Comme elle. Je pris le thé, le déchiquetai et je me mis le sachet à l’intérieur de la tasse en attendant que l’eau boue. Sa remarque à propos des voisins me fit esquisser un sourire. J’imaginais très bien de qui elle parlait. Plus d’une fois les vieux voisins m’avaient pris la tête parce que je faisais trop la fête ou bien parce que je faisais trop de vacarme ou encore parce que je ne faisais pas attention quand j’arrivais dans le hall d’immeuble. Enfin bref, tout plein de remarques que seuls les vieux remarquent. M’en parle pas ! Ils sont vraiment relous ! Attends, l’autre jour je les aide pour monter leurs courses et ils trouvent le moyen de me dire que je ne faisais pas attention à leur sac. Et ben la prochaine fois, démerdez vous ! J’en étais sûr que Milka avait une petite anecdote à leur sujet aussi et j’avais hâte de l’entendre. Elle apporta l’eau et remplit nos tasses. Merci. Qui aurait cru qu’il fallait attendre que tu sois bourrée pour qu’on fasse connaissance ? Je trouvais la situation assez fun en fait et puis Milka avait l’air d’être une fille assez chouette.

Avec le vacarme que je faisais il n'y avait rien d'étonnant à ce que je réveille quelqu'un dans mon immeuble. Heureusement pour moi ce n'était pas le couple de vieux qui vivait à côté de chez moi mais plutôt le brun sexy. J'étais plus ou moins rassurée dans le sens où au moins il n'appellerait surement pas les flics mais je m'en voulais de l'avoir réveillé le pauvre. Nous n'avions jamais eu l'occasion de faire plus ample connaissance lui et moi, c'était toujours des formalités lorsqu'on se croisait. Je ne le regrettais pas à présent parce qu'à cet instant s'il avait été mon ami il serait avec moi à galérer à insérer mes clefs dans la serrure et je n'aurais eu d'autres solutions que de dormir sur le pallier avec lui. Ou chez lui s'il était dans un meilleur état que le mien. Fort heureusement nous n'étions pas ami et le bruit que je provoquais à ricaner seule et à m'évertuer à ouvrir cette fichue porte avait du le réveiller. J'en étais bien désolée. Ou pas. Je lui avais montré mes clefs un large sourire sur les lèvres. Il avait accepté de m'aider à ouvrir ma porte, non sans sous entendus salaces de ma part. J'étais ivre, j'étais excusée. La situation était bien cocasse pour le coup. Il m'ouvrit la porte et m'aidait à me relever, j'avais la tête qui tournait mais je restais sur mes appuis. Je le remerciais en lui disant que s'il était à ma place un jour, je n'hésiterai pas à lui tenir les cheveux s'il vomissait. Il rentrait dans mon jeu et répondait à ma blague. Il me plaisait déjà, il avait le même humour étrange que moi, un peu décalé. « Eh bien tu as de la chance, c'est pas le cas de tout le monde... » Sous entendu, moi. Vomito.

Continuant sur ma lancée, j'entamais pour la première fois les présentations. Il s'appelait donc Adrian et je lui proposais finalement d'entrer pour boire quelque chose. Je voulais le remercier pour son aide, et puis je ne pouvais pas aller me coucher pour le moment, vu mon état si j'avais été m'allonger dans mon lit j'aurais surement vomis. J'aurais eu l'impression que mon lit tournait, c'était sûr. Adrian acceptait l'invitation, il n'était pas contre boire un thé par exemple. C'était une très bonne idée. Je le faisais rentrer dans mon appartement qui pour une fois était bien rangé et me dirigeais vers la cuisine. Je lui proposais le type de thé que j'avais, il choisit menthe, comme moi. Bon choix monsieur Adrian. Cette rencontre était vraiment fortuite et j'osais à peine imaginer si j'avais réveillé le couple de vieux. Visiblement je n'étais pas la seule victime des deux Antiquités d'à côté, il m'apprenait qu'il les avait aidé à monter leurs courses et ces deux vieux grincheux avaient trouvé le moyen de lui faire quand même des reproches. J'étais outrée. « Non mais j'hallucine, tu es bien trop gentil. » Ça me rappelait d'ailleurs qu'ils m'en avaient fait baver moi aussi. « Alors je vais t'avouer une chose... J'adore chanter, même si je chante mal je m'en fiche tu vois ? Mais j'adore ça. Et bah un soir je poussais la chansonnette en révisant mes cours, j'ai entendu frapper... C'était le grand-père ! Je les dérangeais avec mes vocalises d'après lui ! Pardon de chanter et de vivre Monsieur le Relou. » Ce jour-là il m'avait poussé à bout ce vieux con. Je n'avais même plus le droit de chanter chez moi maintenant ? D'accord je chante mal mais quand même. J'attrapais une aspirine et versais l'eau dans nos tasses. Je prenais place à côté d'Adrian. Il avait raison en plus, il avait fallu que je sois bourrée pour qu'on fasse connaissance. Je gloussais en me massant les tempes. « Au moins on a le mérite de faire une vraie rencontre originale, je raconterai ça à mes petits-enfants plus tard. Mon voisin Adrian, le beau gosse du pallier, je l'ai rencontré parce que j'étais ivre et incapable d'ouvrir ma porte d'entrée. » Je rigolais davantage, c'était étrange. « Ça fait longtemps que tu vis à Phoenix ? »